Sa cargaison désarrimée: le cargo réussit à rejoindre Brest

Marine Marchande

Escorté par le remorqueur Abeille Bourbon, le Baltic Performer, accusant une forte gîte, est parvenu hier soir à gagner le port de Brest par ses propres moyens. En provenance du port néerlandais de Flessingue et à destination de Dakar (Sénégal), ce navire de 150 mètres, malmené par la tempête, a vu une partie de sa cargaison (6000 tonnes de légumes sur palettes) se désarrimer. Il se trouvait alors à 103 milles dans l’ouest de la pointe de Penmarc’h, avec 6 à 9 mètre de creux et un vent de force 7. Accusant une gîte de 15 degrés mais toujours manoeuvrant, le Baltic Performer, armé par un équipage de 25 marins, a décidé de faire route vers Brest dans une mer devenue plus favorable.

 

Alerté des difficultés du navire samedi à 15 heures par un vol de surveillance effectué par un avion de patrouille maritime, le CROSS d’Etel avait fait appareiller l’Abeille Bourbon à 19 heures. Le remorqueur, qui se trouvait alors à Camaret, a rejoint le Baltic Performer dimanche à 2 heures du matin et l’a escorté jusqu’à Brest, où il est arrivé dans la soirée.

L'arrivée à Brest en soirée



L'Abeille Liberté engagée auprès d'un ferry en difficulté au large du Havre

Marine Marchande

Dimanche 22 octobre 2017 vers 08h00, le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) Jobourg (50) est alerté par le ferry Baie de Seine, battant pavillon français, que celui-ci manifeste un dysfonctionnement électronique. Le ferry, alors en provenance de Portsmouth et faisant route vers le Havre, transportant 310 passagers, se met au mouillage pour réparation à 7,5 milles marins (14 km) du cap de la Hève, au large du Havre (76).

La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord engage à 08h30 le Remorqueur d'Intervention d'Assistance et de Secours Abeille Liberté déjà en alerte météo au large d'Omonville (50), pour rallier la zone et porter assistance au ferry Baie de Seine.
Finalement, le ferry parvient à rallier le Havre à 10h00 malgré une mer agitée. L'Abeille Liberté retourne alors à son pré-positionnement en grande rade de Cherbourg.

L'Abeille Liberté est un remorqueur du groupe Les Abeilles, affrété par l’État français. Elle fait partie intégrante de la chaine de secours et d'assistance mise à la disposition du préfet maritime pour toute intervention en mer nécessitant son concours.

Dans le prolongement des alertes météorologiques diffusées par Météo France, et à l'approche de la saison hivernale, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord réitère son appel à la prudence à l'attention de tous les usagers de la mer souhaitant naviguer au large des sept départements côtiers situés entre la baie du Mont-Saint-Michel et la frontière belge.

Les navigateurs ne doivent jamais prendre des risques inutiles en sous estimant les dangers de la mer. La prudence, la vigilance, la solidarité et la responsabilité sont les atouts essentiels de la sécurité en mer. En 2016, 21 événements graves ou majeurs ont été évités  grâce à la prévention et au pré-positionnement des moyens mis à la disposition du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. 

Communiqué de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, 22/10/17



OMI : L'hydrographie, un outil clé pour le secteur maritime

L'hydrographie, la science qui consiste à effectuer des levés hydrographiques et à cartographier des étendues d'eau, est essentielle pour garantir une utilisation sûre, durable et rentable des océans de la planète. Tel est le message délivré par le Secrétaire général de l'Organisation maritime internationale (OMI), M. Kitack Lim, à l'occasion de la 1ère Assemblée de l'Organisation hydrographique internationale (OHI), organisée ce lundi 24 avril à Monaco.

Pour environ 90 % des océans du monde et 50 % des eaux côtières, aucune mesure de profondeur n'a jamais été effectuée. De plus, certaines cartes de la Lune, de Mars ou de Vénus sont plus précises que les cartes dont nous disposons pour la plupart des zones maritimes du monde.

En ce sens, les hydrographes contribuent de façon inestimable à la réalisation de l'Objectif de développement durable 14 (« Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable »), notamment en matière de sécurité de la navigation, de protection du milieu marin, de gestion des zones côtières, de défense et de sûreté, et d'exploration des ressources.

Au cours de l'Assemblée, M. Lim a insisté sur le fait que, depuis 2002, les États signataires de la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (Convention SOLAS) étaient tenus de fournir et de maintenir des services et des produits hydrographiques. Afin de faire face à l'évolution des routes commerciales, de nouvelles générations de navires avec un tirant d'eau exceptionnellement fort et de nouveaux plans de gestion des zones côtières et des ports sont actuellement en cours de conception. Tout ceci, associé aux objectifs mondiaux de protection du milieu marin, met un peu plus l'accent sur l'importance de cette obligation dans le cadre de la Convention SOLAS.

Communiqué de l'Organisation Maritime Internationale, 24/04/2017



Nouvelle attaque pirate au large de la Somalie

Plusieurs actes de pirateries ont été signalés depuis le début de l'année au large de la Somalie. Le dernier en date concerne le chimiquier Costina, attaqué alors qu'il se trouvait à 6 milles des côtes somaliennes, en route vers Mogadiscio. Il a été pris en chasse et poursuivi pendant deux heures par un esquif embarquant six hommes armés qui lui ont tiré dessus, blessant légèrement un des marins du navire.

Dès l'attaque entamée, le commandant a lancé un appel de détresse et la majorité de l'équipage s'est enfermée dans la citadelle du navire. Le transport de chalands de débarquement Galicia de la marine espagnole, qui croise actuellement dans la zone dans le cadre de l'opération européenne Atalante, s'est immédiatement porté au secours du Costina. Il a envoyé son hélicoptère SH-3D et plusieurs embarcations rapides au secours du chimiquier. Les pirates, abandonnant leur assaut, ont néanmoins réussi à prendre la fuite.



Ile de Quemenes: les "Robinson"quittent leur île



Les Biohuts protègent les juvéniles dans les ports de plaisance

Mi-mars, les deux ports de Marseillan (Hérault) ont accueilli une deuxième série de Biohut. Il

s’agit de cages en acier remplies de coquilles d’huîtres servant d’abris aux larves de poissons

et de crustacés, qui sont ainsi protégées des prédateurs.

Après les premiers 90 modules installés par Ecocean en 2013, Marseillan, port pionnier dans

ce programme, s’est à nouveau engagé pour quatre ans d’expérimentation. Les résultats de la

première série sont enthousiasmants : juvéniles de mérou et d’hippocampes, petits sars,

pétoncles, coques, crabes, araignées de mer, anémones ou étoiles de mer, oursins et

crevettes… Les espèces ainsi protégées sont nombreuses.

12 ports français

« En novembre dernier, on a mesuré et relâché 16 000 individus représentant 35 espèces

de la faune marine !, se félicite Yann Guais, chargé marketing et communication de cette

PME spécialisée dans la restauration du milieu marin. Les suivis scientifiques ont validé

l’intérêt écologique des Biohut. »

Douze ports français ont acquis 570 Biohut depuis le début de l’année. D’autres ont été posés

au Maroc ou en Corée du Sud. Une série est même immergée dans l’aquarium de Baltimore

(États-Unis), s’avérant très utile pour la sensibilisation du grand public. Depuis 2013, 900

Biohut ont été déployés dans 19 ports de Méditerranée.

Hélène SCHEFFER


Le Phare des Baleines, un incontournable de l'île de Ré

Le phare des Baleines est installé sur la pointe ouest de l'île de Ré, en Charente-Maritime, sur la commune de Saint-Clément-des-Baleines. Il est venu remplacer, en 1854, le vieux phare des Baleines - la Vieille Tour — construit en 1682 par l'architecte Augier et qui subsiste au nord du phare actuel. Découverte du site touristique le plus visité de Charente-Maritime.

  Le
Le Phare des Baleines et la Vieille Tour des Baleines
Le Phare des Baleines et la Vieille Tour des Baleines

Historique du Phare des Baleines

La vieille Tour des Baleines est construite en 1682 par l'architecte Augier, d'après les ordres de Colbert. Le contrôleur général des Finances de Louis XIV applique un programme établi par Vauban, qui fera du Phare des Baleines, une couverture avancée à l'arsenal de Rochefort créé en 1666, avec le phare de Chassiron.

C'est en référence aux nombreux échouages de baleines, qui se déroulaient à cet endroit du littoral, que le Phare prit cette appellation.

Ce premier phare des Baleines a été construit d'après les plans dessinés en 1969 par Augier. Cette tour de 29 m de haut (31 m au-dessus de la mer) et d'une circonférence de 8 m, est une tour en pierres de taille des carrières de Saint-Savinien. Elle comporte 3 étages auxquels on accède par un escalier à vis (112 marches), qui dessert 3 pièces.

Son feu est alimenté par de l'huile de poisson – plus particulièrement de baleines – jusqu'en 1736, avant d'être allumé par du charbon. La lanterne est installée en 1736 avec l'allumage par charbon puis remplacée par une nouvelle en 1820. Elle est définitivement enlevée en 1907.

La Vielle Tour des Baleines est classée Monument historique le 22 juin 1904 et a depuis été rénovée. L'ensemble des bâtiments – les phares et le parc avec son mur d'enceinte – a été classé Monument historique le 15 avril 2011 et le 23 octobre 2012.

Une Tour en remplace une autre

C'est pour remplacer l'ancien phare – devenu obsolète, car d'une portée trop limitée – qu'on décida de construire une tour beaucoup plus haute. On hésitait sur l'endroit exact de son emplacement : soit en mer, soit sur la pointe rocheuse des Baleines.  

Ce phare d'une hauteur de 59,39 m au-dessus des plus hautes mers (51,30 m de hauteur de foyer au-dessus du sol) est construit dans le cadre du programme de 1825 du Services des Phares et Balises, par l'architecte Léonce Reynaud. Ce programme consistait à construire de grands phares d'atterrissage permettant à tous les marins abordant les côtes françaises de voir une lumière om qu'ils se trouvent.

La construction commença en 1849, un peu en arrière de l'ancienne Tour des Baleines, en même temps qu'un phare de troisième ordre en mer, le phare du Haut Banc du Nord, appelé aussi phare des Baleineaux. Cette tour octogonale est construite en pierres apparentes (calcaire de Crazannes, de Saint-Vaize et du Douhet) et le soubassement a été réalisé en granit bleu de Kersanton. L'accès au sommet se fait par un escalier hélicoïdal de 257 marches, duquel on a une vue magnifique sur les plages de l'île de Ré.

Le Phare des Baleines est un phare de premier ordre – appelé aussi phare d'atterrissage – et équipé d'optiques de Fresnel, toujours en service, dont la taille permet d'éclairer le plus loin possible. Il est allumé en 1854 et est constitué d'un secteur blanc à 4 éclats toutes les 15 secondes, avec une portée lumineuse de 27 milles (environ 50 km/h). Il fonctionne au pétrole jusqu'en 1882 puis est doté d'une centrale de production d'énergie électrique à vapeur vers 1904. Il est ensuite raccordé au réseau électrique après la Seconde Guerre mondiale.

L'anecdote sur le nom du phare

L'histoire raconte que de nombreux échouages se sont déroulés sur la pointe nord de l'île de Ré. D'abord, de nombreuses baleines s'échouaient à cet endroit de l'île, donnant le nom de Pointe des Baleines à ce lieu.

Ensuite, deux navires s'échouèrent sur les rochers au milieu du 17e siècle décidant l'état à construire un phare pour signaler la côte dangereuse. C'est ainsi que le phare prit le nom de Phare des Baleines, en rapport à ces histoires d'échouages de cétacés.

Un musée qui retrace l'histoire des phares

Au 17e siècle, un bâtiment voit le jour au pied de la vieille Tour des Baleines, pour stocker les combustibles utilisés pour allumer le feu. Les locaux sont agrandis au 19e siècle pour servir de remise et d'habitation pour les gardiens du phare et de leur famille.

Ce n'est qu'en 1949, après la Seconde Guerre mondiale, qu'est créée et installée dans ce bâtiment l'école de formation des gardiens de phare. À cette époque, la plupart des phares sont reliés au réseau électrique et les hommes doivent être formés à ces nouvelles méthodes de travail. L'école – en service jusqu'en 1970 – accueillie des hommes en provenance de France métropolitaine, mais aussi d'outre-mer.

L'espace est rénové en 2005/2006 pour accueillir un musée qui propose un parcours didactique qui retrace l'histoire des phares et de leur implantation, notamment autour des pertuis charentais, et l'évolution du balisage depuis le 17e siècle.



Vidéo d'un sauvetage spectaculaire d'un RM à Saba

La petite île de Saba aux Antilles mérite l'escale tant son village et ses habitants sont sympathiques. Mais attention, car le mouillage est traite et houleux. Voilà une mésaventure qui est arrivée à un RM battant pavillon français.

Le mouillage de Saba n'est vraiment pas bon. Cette île volcanique des Antilles possède un sommet à 887 m. Peu de place pour le mouillage. C'est pourquoi les autorités locales ont installé des mouillages.

C'est justement à une de ces bouées que le RM Kirikou était amarré ce 15 mars 2017. Son équipage avait décidé de passer quelques jours à terre. Il avait confiance dans ce mouillage. Hélas, le cordage est venu s'enrouler entre la quille et le safran, frottant jusqu'à se rompre. De là le voilier est venu s'échouer au pied de la falaise sur la côte ouest de Saba (Ladder Bay).

Après 3 jours, c'est un remorqueur venu de Martinique qui a porté secours au voilier. Il a réussi avec l'aide des plongeurs locaux à tirer le voilier hors des rochers. Hélas, celui-ci avait une voie d'eau (les safrans arrachés ?) et a commencé à couler rapidement. Heureusement le chalutier, équipé de sangles et d'une grue, a pu soulager le bateau pour l'empêcher de couler totalement. Il l'a ensuite remorqué jusqu'en Martinique pour effecteur les travaux.

Une opération de sauvetage impressionnante rondement et rapidement menée.



Le livre à embarquer pour apprendre la mer en s'amusant

Apprendre la mer et la navigation par des expériences physiques et amusantes. Voilà ce que propose ce nouveau livre des éditions Vagnon. Un livre qui s'adresse au 9-13 ans, mais qui répondra aussi à beaucoup de questionnements d'adulte.

Les éditions Vagnon éditent les fameux Code Vagnon pour l'apprentissage des permis bateaux, mais cette maison d'édition propose aussi toute une collection de livres pédagogique dans tous les domaines du nautisme.

Guide Vagnon

L'ouvrage "Comprendre la mer et la voile en 35 expérience et jeux" entre dans cette collection. Ce livre qui s'adresse aux enfants de 9-13 ans a été réalisé suite à un constat simple de son auteure : "Lors de la préparation de notre tour de l'Atlantique à la voile, en famille, j'ai désespérément cherché un livre éducatif, mais aussi ludique sur la mer et la voile. Un livre qui mélangerait pédagogie et expériences, un livre pratique, que mes enfants puissent manipuler facilement autant dans le carré que le cockpit, un livre pour étayer notre bibliothèque de bord… Je ne l'ai jamais trouvé !"

Guide Vagnon

Le livre avec une couverture en carton durci explique le vent, les nuages, la navigation et le voilier. Des thèmes dont on comprend plus facilement les choix quand on sait que la Maman auteure et aussi formatrice météo à l'École Nationale de Voile… Mais qui explique aussi la qualité et la pertinence du contenu. Chaque partie est expliquée et propose des expériences faciles à réaliser pour comprendre les mécanismes physiques. Des jeux à la fin égayent le thème. Une histoire de quelques pages complète la problématique.

Guide Vagnon

Tous les sujets sont clairement expliqués, mais surtout illustrés par deux illustratrices qui ont fait un travail remarquable : à la fois esthétique et explicatif.

Guide Vagnon

Si les enfants seront heureux de retrouver ce livre à bord, les adultes trouveront aussi des réponses à certaines questions pendant leur navigation. Un livre familial idéal avant de prendre la mer cet été.

Guide Vagnon

Comprendre la mer et la voile en 35 expérience et jeux

  • Édition Vagnon
  • 22,5 x 18,5 cm
  • 128 pages
  • 17,50 €


Un passe-fil à plat pont

Le passage d'un câble à travers le pont est toujours une source de fuite. Scanstrut lance une gamme de passe-fil qui s'installe à plat pont.

  Le

Spécialiste des accessoires étanches pour tablette notamment, Scanstrut lance un passe-fil étanche pour traverser le pont. Sans avoir besoin d'un quelconque produit d'étanchéité. Installé à l'horizontale, ce passe-fil offre une étanchéité IPX7.

Il permet le passage de câble de 6 à 10 mm (il suffit de changer le joint à l'intérieur du passe-fil suivant le diamètre du câble). Le passe-fil est fourni avec les différentes tailles de joint.

L'installation est simple puisque le produit se visse à plat pont au-dessus du trou pour le passage du câble. Un simple tournevis cruciforme suffit pour l'installation.

 Scanstrut

  • Prix public : 23,00 € HT (soit 27,60 € TTC)
  • Distribué chez les professionnels par Tecmar.


Les Glénan fêtent leur 70 ans

Fort Cigogne, Penfret, Bananec et même La Tête de Mort… Ces noms semblent sortis d’un roman d’aventure mais c’est bien d’un petit archipel perdu au large de Concarneau qu’il s’agit. C’est dans ce décor de sable fin, d’eaux turquoises et d’îles parfois désertes que débute la grande histoire de la première école de voile en France, il y a tout juste 70 ans. 1947, la date ne doit rien au hasard car Les Glénans sont le fruit de l’après-guerre. Philippe Viannay, lui-même grand résistant, crée la structure pour permettre à d’anciens compagnons de réapprendre à vivre ensemble après des années de clandestinité ou de détention. Au début, l’apprentissage de la voile n’est pas à l’ordre du jour mais ceux qui séjournent sur ce coin de paradis ne résistent pas longtemps aux joies de la navigation.

Un état d’esprit unique

Alors que Philippe Viannay se lance dans d’autres projets et fonde le CFJ*, puis le Nouvel Observateur, sa femme Hélène, méthodique, consciencieuse, structure l’ensemble. Elle permet aux Glénans de s’installer dans le temps en gardant intact cet esprit égalitaire et humaniste des premières heures. Accompagnant l’essor de la plaisance des années 70 et 80, Les Glénans se développent au-delà de l’archipel et ouvrent des bases sur le continent (Paimpol, Arz, Marseillan) et même Bonifacio pour permettre aux stagiaires de découvrir les fabuleuses îles Lavezzi. Quels que soient les sites, en métropole, aux Antilles ou ailleurs, le souci de l’environnement reste central. L’écologie n’a rien d’une idéologie mais répond plutôt à une exigence naturelle pour pouvoir vivre dans un paysage d’exception. L’entretien des sites et une certaine frugalité deviennent des marques de fabrique de l’école qui fait figure d’exemple à bien des égards.

La référence de l’apprentissage de la voile

Ces 70 ans d’expérience ont permis de mettre en place une manière unique d’enseigner la voile qui fait de l’école une référence de l’enseignement. Certains grands noms y ont fait leurs armes à l’image d’un Vincent Riou ou d’un Franck Cammas, mais surtout, une foule d’anonymes y a été contaminé par le virus de la mer grâce à une pédagogie unique et du matériel récent. Les moniteurs, souvent bénévoles, transmettent leur art en enseignant sur le support et non sur un bateau à moteur. Cette approche silencieuse est une manière d’expliquer tout en prenant du plaisir en mer. Pour prolonger l’expérience, l’école publie un guide mondialement connu, le Cours des Glénans. La dernière édition a été vendue à plus de 45 000 exemplaires et la nouvelle est déjà en chantier.

Communiqué des Glénan, 14/03/2017



Rencontre avec la jeune présidente de la SNSM de Camaret

Chargée de projet informatique dans une banque mutualiste à la ville, Claire Ferré, 32 ans, est aussi sauveteuse en mer bénévole. Le 1er mars, la Camarétoise est même entrée dans le cercle très fermé des présidentes de stations SNSM. Elles ne sont que onze en France à occuper ce poste. Les murs des chambres d'enfants sont souvent le reflet de leurs rêves.

Quand certains de ses camarades de classe s'imaginaient footballeur professionnel, danseuse étoile, vétérinaire, pompier ou spationaute, Claire Ferré, elle, collait des posters de bateaux de la SNSM (société nationale de sauvetage en mer) dans chaque recoin de la pièce.

« Autant que je m'en souvienne, j'ai toujours voulu devenir sauveteuse en mer. Je conservais tous les articles de presse et je demandais à mes amis de me rapporter des porte-clés ou des calendriers SNSM du coin où ils partaient en vacances. C'est une passion qui remonte à loin et que je ne m'explique pas », rigole cette femme de 32 ans originaire de Sarzeau (56). Et de se remémorer ses très nombreuses visites à la station voisine de Port-Navalo. « Enfant, j'y allais dès que je pouvais. Ça me faisait rêver. Qu'est-ce que j'ai dû casser les pieds des sauveteurs!», souffle celle qui a navigué, dès sa prime jeunesse, sur tous types de supports, de l'Optimist à la voile habitable en passant par la planche à voile. « Mais dans la famille, personne n'avait jamais intégré la SNSM. Je suis la première ».

« Ne pas être la femme de... »

Reste que cette activité est bénévole. « Il a donc fallu que je me forme à un métier. Mais sans jamais perdre de vue cet objectif de devenir sauveteuse en mer », confie Claire Ferré, qui intègre rapidement le service informatique d'une banque de la région brestoise à l'issue de ses études. Comme aimantée par la mer, elle postule aussi sec à la station SNSM de l'Aber Wrac'h. « C'est là que tout a commencé en 2013. J'ai travaillé pendant deux ans en tant que canotier, le poste de base, sur le pont. J'étais la seule femme à bord et ça ne m'a jamais posé le moindre problème », se souvient-elle.

C'est là aussi qu'elle rencontre son compagnon, lui-même canotier, mais à Camaret. Ils partagent la même passion, comprennent les contraintes liées aux astreintes et aux départs en intervention à toute heure du jour et de la nuit. « En 2015, nous avons choisi de nous installer tous les deux à Camaret. C'était plus simple. Je me suis adaptée à une nouvelle structure, une nouvelle organisation. Surtout, j'ai tout de suite voulu retrouver une place à bord. Mais je ne voulais pas être considérée comme la femme de... ». Parfaitement intégrée, elle fait de nouveau ses preuves et poursuit son bonhomme de chemin. Jusqu'à prendre, il y a un mois, la tête de la station et de son équipe de 28 personnes embarquées et une dizaine d'autres à terre. Une exception dans un monde très (trop) masculin. Sur les 220 stations que compte la métropole et l'outre-Mer, seules onze sont présidées par une femme (*).

« Une deuxième famille »

Une femme, donc. Jeune, qui plus est. Et pas originaire de la Presqu'île de Crozon... Ne le cachons pas, cette nomination a beaucoup fait causer à Camaret. Et au-delà. « Certes, ce n'est pas anodin. Cela dit, je suis encore étonnée par toute l'effervescence que ça suscite. Car le passage de relais avec l'ancien président, Jacques Bruère, s'est fait naturellement. Je m'intéressais depuis longtemps à la gestion de la station, je me suis renseignée et j'ai postulé, voilà tout. Je suis fière de mon équipe, fière de sa dynamique. Bien plus que d'être une femme à la tête d'une station SNSM. Je ne le porte pas comme un étendard », explique-t-elle d'un ton assuré.

Aussi assuré que lorsqu'elle précise qu'elle n'a pas l'intention de devenir une simple administratrice. Titulaire des permis côtier et hauturier, ainsi que du diplôme de secouriste, Claire Ferré entend bien continuer à embarquer sur le Notre-Dame-de-Rocamadour, la vedette SNS097 de la station camarétoise, commandée par Stéphane Belbéoc'h. Car ce qui la fait vibrer, c'est indéniablement l'action, venir en aide aux gens en détresse. « Sauver et rentrer », comme il est écrit sur le tableau de service de la station. Le tout en conservant un esprit de groupe au sein de sa « deuxième famille ». Sans quoi, elle ne donnerait pas autant de son temps.

« Je fonctionne à l'envie »

« Depuis février, je consacre jusqu'à quatre heures par jour à la SNSM, sans compter les interventions. Je pars tôt au travail pour pouvoir me dégager du temps le soir. C'est très prenant, mais je suis très bien entourée et nous sommes soudés. Je ne vois donc pas ça comme une contrainte », insiste Claire Ferré. D'autant qu'une fois l'organisation des 150 ans de la station finalisée (cet été), son investissement ira sans doute décroissant. « Je suis partie pour un bail de six ans. Mais je n'ai pas de plan de carrière. Je fonctionne à l'envie, sur le mode collectif ; la station ne repose pas que sur moi. Je n'ai aucun problème à déléguer à plus compétent. Tant que le travail est fait, ça me va ». Et tant qu'elle aura du plaisir et de l'énergie, Claire Ferré acceptera d'appareiller au moindre coup de fil de Jean-Paul Melenec, patron du bar La Chaloupe et « véritable coordinateur de la station ». Sous 15 minutes. Par tous les temps. Sans stress. Juste avec l'envie de bien faire.

* Dont quatre en Bretagne : Claire Ferré à Camaret (29), Béatrice Le Marrec à Primel-Plougasnou (29), Annette Pruvot à Trébeurden-Île Grande (22) et Marine Kuhn à Saint-Brévin-les-Pins (44).

Un article de la rédaction du Télégramme