Assemblée Générale le samedi 8 octobre 2016

L'assemblée Générale annuelle statutaire se tiendra le samedi 8 octobre à 11 heures chez Angèle à Rosbras (s'il est besoin de le rappeler!)

L'ordre du jour :

-rapport d'activité(s)

-rapport financier

-projet(s) pour l'année 2017

-Candidature(s) et renouvellement du bureau

-questions diverses

 

L'AG sera suivie d'un apéritif offert par l'association puis d'un repas de crêpes.

 

Vous êtes prié(e) de faire valoir votre intention de déjeuner à la crêperie pour une question d'organisation pour le thénardier! Et merci de ne pas attendre la dernière minute même s'il ne vaut mieux tard que jamais!

Pour vous inscrire: soit la page contact du blog soit mon adresse : triskell95@orange.fr  (cliquer sur l'adresse)

Votre dévouée secrétaire,


Sein. Le maire qui aimait la mer.

Dominique Salvert (à droite), le maire de l'île, et sa femme Sylvie ont trouvé en Sein « un bateau qui ne bouge pas ».

 

Dominique Salvert a eu le coup de foudre pour l'île de Sein où, après bien des difficultés, il a fini par s'installer. En 2014, il a même été élu maire de ces quelques hectares qui émergent tout juste des flots, où vivent à l'année 150 habitants.

 

La peau burinée comme celle d'un marin, l'oeil malicieux et un sens du contact qui lui ouvre toutes les portes. Dominique Salvert n'a pas eu de mal à s'imposer sur l'île de Sein. « Même si, ici, de prime abord, les gens sont méfiants ».

« Un bateau qui ne bouge pas »

 

La première fois que Dominique et sa femme Sylvie ont posé le pied sur l'île, c'était au milieu des années quatre-vingts. « On y est revenu plusieurs fois, en été, mais aussi en hiver. On louait une maison. » Le couple s'y sent parfaitement bien. Ces séjours permettent à Dominique et à Sylvie de couper les ponts avec leurs métiers de directeur de Centre d'aide par le travail et d'assistante familiale. « Avant, on avait beaucoup navigué sur notre voilier, explique Sylvie. Sein, c'était un compromis. Un peu comme un bateau qui ne bouge pas. » Et puis, Sein, c'était pour eux l'assurance de ne plus bouger. « Sur le continent, on a déménagé onze fois. De Concarneau à Morlaix, en passant par Le Trévoux, près de Quimperlé. » En 1989, le couple décide de franchir le pas et d'acheter une maison dans le bourg. L'affaire ne se fera pas. « J'en étais tout retourné, poursuit Dominique. Pendant trois ans, on n'a pas mis les pieds ici. » Les mois passent. Sylvie n'a pas dit son dernier mot. C'est elle qui trouvera la petite maison dans laquelle ils habitent aujourd'hui. Une ancienne mercerie. « Tous les week-ends, on y venait. On a tout rénové. Un sacré chantier », se souvient Dominique.


Mojo maritime: un nouveau succès suite au relevage de l'hydrolienne Sabella D10

La première phase des travaux comprenait le design et la fabrication d’équipements sur-mesure, un palonnier de levage ainsi qu’un berceau d’amarrage de la machine à bord du navire. Ces derniers ont été conçus et mis sur pied avec une extrême qualité et dans un temps record du fait des impératifs calendaires liés au projet. L’hydrolienne D10 sera réinstallée à l’automne après une période de maintenance.

L’hydrolienne SABELLA D10 est la première machine du genre à avoir exporté de l’électricité sur le réseau français en y ayant injecté 70MWh jusque-là. Elle a été installée dans le but de fournir de l’électricité à l’île voisine d’Ouessant, qui jusqu’à présent était exclusivement alimentée par des groupes électrogènes et dont les habitants sont maintenant les premiers à consommer de l’électricité d’origine EMR en France.

Le directeur-général de SABELLA, Fanch Le Bris, se félicite de cette collaboration : « L’équipe de SABELLA a vraiment apprécié travailler avec Mojo Maritime sur ce projet aux enjeux d’ingénierie marine complexes. En effet, notre équipe a beaucoup apprécié votre étroite collaboration, votre réactivité et votre expertise de haute qualité ainsi que votre capacité à gérer les potentielles situations de stress. »

Mojo Maritime a pris en charge le relevage de l’hydrolienne D10 via sa filiale locale Mojo Maritime France SAS, basée à Cherbourg et à Nantes. Une organisation efficace ainsi qu’une maîtrise des aspects logistiques dans les eaux territoriales françaises ont donc été mises en place avec SABELLA et les autres sous-traitants locaux. Les opérations ont été menées avec le navire DP-3 Aker Wayfarer.

Fanch Le Bris ajoute : « Nous aimerions également souligner la qualité et les larges capacités du navire, des ROVs et des autres équipements impliqués dans cette opération. La combinaison de l’ensemble de ces points sont des éléments clés au succès d’une telle opération dans un environnement hostile comme le passage du Fromveur. »

Mojo Maritime est reconnu pour ses services spécialisés de management de projet et d’expertise-conseil en utilisant notamment son logiciel Mermaid® de planification et d’analyse des opérations en mer. Mermaid® permet en effet de mieux comprendre le risque météo associé au projet de relevage de la machine D10 et les potentiels impacts sur le planning, tout ceci dans le but d’optimiser les opérations d’installation et de réduire les coûts de manière significative.

Mojo Maritime est reconnu pour ses services spécialisés de management de projet et d’expertise-conseil en utilisant notamment son logiciel Mermaid® de planification et d’analyse des opérations en mer.

 

Mermaid® permet en effet de mieux comprendre le risque météo associé au projet de relevage de la machine D10 et les potentiels impacts sur le planning, tout ceci dans le but d’optimiser les opérations d’installation et de réduire les coûts de manière significative.

 

Richard Parkinson, directeur-général de Mojo Maritime, ajoute : « Nous sommes très heureux d’avoir exécuté cette première phase du projet dans les délais impartis. Je suis fier de notre équipe qui a su développer des solutions robustes et novatrices permettant un relevage et une repose (démonstration) rapide, efficace et en toute sécurité de l’hydrolienne D10.

 

La conception et la fabrication du palonnier et du berceau s’est faite en un temps record, 4 semaines, ce qui est impressionnant et qui a mobilisé un effort énorme de notre équipe. Les résultats sont excellents et nous permettent de capitaliser sur nos années d’expérience en termes d’installations hydroliennes ».

 

La turbine D10 sera réinstallée à l’automne après une période de maintenance. Ce contrat est une continuité du succès de JFMS et Mojo Maritime dans le secteur des énergies marines renouvelables, incluant les projets TEL au Pays de Galles (Ramsay Sound) et MeyGen en Ecosse.

 

Ceci est également une réussite sur plus long terme puisque le gouvernement français s’est récemment engagé à investir considérablement dans les EMR dans les années à venir. Les énergies marines font effectivement partie du plan de transition énergétique qui a pour but de produire 100MW d’électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2023.

 

Communiqué de Mojo Maritime, 28/07/16



Un recours déposé contre le parc éolien de Guérande

©

Trois associations de défense de l'environnement ont annoncé mardi avoir déposé un recours contre le projet de parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire, piloté par l'électricien français EDF, rapporte Presse Océan.

 

Le recours a été déposé "en début de semaine dernière auprès de la cour d'appel administrative de Nantes", a indiqué Alain Doré, coordinateur du collectif Défense de la Mer (DLM), opposé au projet. Il est porté par les associations Prosimar (Pornichet), GRSB (La Baule) et Aspen (Le Pouliguen), avec le soutien d'autres associations locales rassemblées dans le collectif Défense de la Mer.

 

Le collectif dénonce "l'insuffisance de l'étude d'impact, sur l'irrégularité de l'enquête publique et sur l'atteinte à l'environnement". Le parc éolien situé notamment sur la zone du banc de Guérande doit compter quelques 80 éoliennes à 12 km des côtes pour une capacité de 480 mégawatts.


EMR : Le projet européen FORSEA lance son premier appel à candidatures

27 juillet 2016. Bruxelles. Le projet FORESEA a lancé aujourd’hui son premier appel à candidatures. Les lauréats bénéficieront d’un accès privilégié à un réseau de sites d’essais en mer européens, dont SEM-REV opéré par Centrale Nantes et le CNRS, un projet pilote de la région des Pays de la Loire, pour tester des technologies d’énergies marines en conditions réelles. Ce projet est financé par le programme Interreg Europe du Nord-Ouest qui dépend du Fonds européen pour le développement régional.

Le projet européen FORESEA, lancé au mois de juillet, permettra de soutenir des entreprises ayant besoin de tester des technologies à faible émission de carbone, en conditions réelles, sur les sites d’essais suivants :

- EMEC (Orkney Islands, Royaume-Uni)

- SEM-REV (Nantes, France)

- SmartBay (Galway, Irlande)

- Tidal testing Center (Den Oever, Pays-Bas)

 

L’appel à candidatures publié ce jour par le consortium du projet est ouvert aux candidats qui souhaitent tester leur technologie avant juin 2018. La priorité sera donnée aux technologies pouvant être installées sur les sites de test en 2016 et début 2017. La date limite de dépôt des candidatures est le 21 septembre 2016 à 18 heures.


Baie de Lannion. Colère après la 1ère extraction de sable

Corinne Erhel, députée PS de la circonscription de Lannion
"Je suis furieuse. Dire qu’on va faire de la concertation et aller en catimini, en pleine nuit, c’est inacceptable de la part de Roullier, qui est un groupe de renommée mondiale. Ils veulent extraire du sable, qu’ils le fasse
nt en plein jour. C’est un dossier sensible et ils le savent trop bien. Il aurait fallu arrêter ce projet dès le départ. Dès qu’on est rentré dans le processus d’autorisation, il ne pouvait qu’aboutir. On a affaire à un lobby industriel très puissant. Ce dossier est autorisé juridiquement mais il n’est pas du tout accepté socialement. Le groupe Roullier devrait le retirer". 

Proche d’Emmanuel Macron, qui a signé le décret d’autorisation en septembre 2015, lorsqu’il était ministre de l’Économie, Corinne Erhel rappelle que "le décret était prêt depuis septembre 2014. Et c’est Emmanuel Macron qui a ajouté les cliquets d’autorisation chaque année, qu’il va falloir essayer d’activer pour obtenir l’arrêt de l’exploitation".

 

Alain Coudray, président du Comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins des Côtes-d’Armor
"La CAN a, certes, toutes les autorisations administratives pour commencer à exploiter cette concession. Mais la CAN a également le droit de faire les choses correctement. Il est lamentable que personne n’ait été prévenu du début des opérations d’extraction, ni de l’arrivée du sablier sur zone. Le navire est venu et a travaillé de nuit, pour repartir vers Saint-Malo au petit matin, comme le font ceux qui agissent avec mauvaise conscience. 

Cette façon de faire est d’autant plus inadmissible que les pêcheurs professionnels se sont investis en prenant part à la réalisation de suivis de la ressource, malgré leur très forte opposition à cette extraction, sans cesse réaffirmée. Ces mêmes pêcheurs professionnels travaillent actuellement en baie de Lannion, sur le périmètre de la concession, comme ils en ont le droit et comme ils le font toute l’année. Après contact avec deux d’entre eux aujourd’hui même à 15h, ils constatent que les quantités de poissons pêchées sont deux fois moins importantes qu’hier… 

Une fois de plus, la CAN et le groupe Roullier ont montré leur vrai visage en se moquant de la profession. Il n’est pas de pire façon d’entamer une campagne: la cohabitation en mer repose sur le respect et la confiance. Des valeurs que la CAN et le groupe Roullier ne connaissent visiblement pas". 

 

Alain Cadec, président du conseil départemental, président de la commission pêche au Parlement européen
"J’ai été très désagréablement surpris de l’opération de cette nuit qui s’est faite la première nuit, dès le rendu du jugement. Sans aucune concertation, alors qu’elle était annoncée. Est-ce une provocation ? J’ai toujours été solidaire des communes riveraines et ma colère est sur la même ligne que la leur. Je continue à penser que cela aurait pu se faire plus au large, moins traumatisant pour les écosystèmes".

 

Joël Le Jeune, président de Lannion Trégor Communauté et maire de Trédrez-Locquémeau
"Pour ce qui est de la soi-disant concertation avec les pêcheurs évoquée par la CAN hier, voilà la triste réalité. Nous leur avions demandé d’attendre, jusqu’à ce que tous les recours en justice soient épuisés. Ils nous en mettent plein la vue, ils ne jouent pas le jeu. C’est une attitude déplorable, un manque de respect, un mépris envers la population. La manifestation, dimanche, j’y serai comme Trégorrois solidaire".

 

Le Peuple des dunes en Trégor (PDDT)
"Durant ces six dernières années de procédures administratives liées au projet d’extraction de sable en baie de Lannion nous avons dénoncé un déni de démocratie. Malgré l’opposition générale, population, élus, associations… L’administration a délivré toutes les autorisations nécessaires au début des travaux d’extraction. L’espoir, avec le recours en suspension des arrêtés préfectoraux, était de voir la justice reconnaître cet état de fait. La dernière décision en date nous apparaît comme la continuité de ces dénis. 

Devant l’urgence de l’action locale, la CAN a déjà effectué sa première extraction dans la nuit du 6 au 7 septembre, le PDDT invite toute la population à se joindre à la manifestation déjà prévue à Lannion le dimanche 11 septembre. Il faut montrer notre unité et notre détermination face à ces décisions d’un autre temps. Avec la décision du tribunal administratif nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre ! Nous n’avons pas épuisé toutes les possibilités de nous défendre. Le PDDT continuera à agir et à vous tenir informés, le sujet est trop important pour nos emplois, notre environnement et finalement nos enfants. 

Rendez-vous donc dimanche à 11 h sur la place du centre à Lannion. De leur côté les pêcheurs professionnels de la baie de Lannion réfléchissent à un comité d’accueil en mer. Tout possesseur d’un bateau qui souhaiterait contribuer est invité à se signaler auprès du PDDT qui transmettra". 

 

Le Peuple des Dunes de Batz à Bréhat (PdDBB) 
"Par ordonnance de ce lundi, la justice a rejeté la première requête en référé déposée par les élus et une association contre les arrêtés des préfets. La CAN n’a guère attendu puisque mercredi 7 septembre dès 4 h du matin (heure légale), elle commençait son opération de destruction de la dune de sable coquiller en Baie de Lannion. 

Après sept passes dans la zone si généreusement octroyée par l’état malgré les protestations de la population, le sablier de la CAN, le Côtes de Bretagne, a cessé son travail à 6h30 et s’en est retourné vers Saint-Malo, siège du groupe Roullier. Ce pillage avéré du patrimoine naturel nous interpelle tous car il met en danger l’écologie et l’économie de notre région. Il détruit la faune et la flore mais touche aussi les hommes et l’avenir. 

Le PdDBB appelle tous ceux qui se sentent concernés à manifester leur colère haut et fort, avec ou sans instruments de musique, dimanche 11 septembre, à 11h, sur la place du Centre, à Lannion. La lutte continue et s’amplifiera si nécessaire. Indépendamment du premier référé nous en déposerons un nouveau avec d’autres arguments". 

 

Patrice Desclaud, de Peuple des Dunes de l’île de Batz à l’île de Bréhat
"Le Côtes de Bretagne arrive quasiment sur Saint-Malo, bien chargé de son pillage de cette nuit à 7 nœuds, cap au 117° (E-NE). Il n’aura pas a priori la dernière écluse du matin (12h36) et devra attendre la première du soir (20h45) pour sabler (?) le champagne de sa virée nocturne. On peut supposer que Roullier sera dans le comité d’accueil fêtant cette brillante réussite, dont se félicitent aussi, bien-sûr, les lançons, les plies, les rougets, les maquereaux, les bars, les macareux, les phoques (et autres vies de cet écosystème), qui eux ne fêteront pas l’annonce de leur future disparition. 

Venez nombreux dimanche matin, à 11h, place de la Mairie à Lannion avec de quoi manifester bruyamment mais résolument votre désaccord avec ces décisions qui massacrent l’environnement et menacent l’équilibre de notre économie locale (dont tourisme, pêche, plaisance,…) au profit quasi monopolistique en la matière du lobby des granulats". 

 

Laurent Boyer du Centre activité plongée (CAP) de Trébeurden
Aujourd’hui, j’ai un sentiment de dégoût vis-à-vis de l’État, alors que tous les ministres de l’Écologie étaient contre. C’est même à vomir. Rien à cirer des gens d’ici. Un gros industriel débarque et tout ce que les gens ont construit est balayé d’un revers de la main. On craint beaucoup pour notre activité qui a 50 ans, qu’on continue de développer avec des projets internationaux, notamment avec la Chine.  

 

 

Yannick Botrel, sénateur des Côtes-d'Armor
"Aux côtés d’autres élus et des acteurs locaux, j’ai rencontré à plusieurs reprises les cabinets ministériels concernés pour les alerter sur les difficultés que soulève le projet d’extraction de sable coquillier par la Compagnie Armoricaine de Navigation. Ces rencontres ont eu lieu dans un esprit de dialogue respectueux. En avril 2015, le Ministre de l’Économie avait pris la décision d’autoriser cette extraction, mais l’avait assortie d’un certain nombre de garanties qui, à ce stade, n’ont pas été suivies d’effet. Les études de milieux demandées et la recherche de solutions alternatives, engagements acceptés par l’entreprise Roullier, n’ont fait l’objet d’aucune suite concrète. Cela n’est pas admissible. Ainsi, je juge que l’engagement des démarches d’extraction est à ce jour parfaitement inopportune et prématurée. Je veux rappeler l’opposition très large à ce projet : l’ensemble des communes de la zone concernée, ainsi que l’intercommunalité, ont pris des délibérations s’opposant à l’extraction du sable coquillier ; de même les professionnels de la pêche et du tourisme, impactés par le projet, ont également indiqué clairement et à de multiples reprises leur opposition. Je rejoins la demande de suspension immédiate de toute manoeuvre d’extraction de sable. Plus que jamais il faut une remise à plat de la procédure, qui devra permettre d’obtenir des réponses claires sur les points précis relatifs aux conséquences environnementales de ce projet ainsi qu’aux solutions alternatives de prélèvement. Enfin, je note avec satisfaction la réaction rapide de Madame la Ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer".

 

Le déchargement de sable s'est terminé vers 13h et le sablier a ensuite quitté le port de Tréguier. Quelques minutes plus tard, des opposants au projet d'extraction de sable, qui s'étaient mobilisés devant l'entreprise Roullier, à Pontrieux, ce jeudi matin, sont arrivés sur les lieux pour manifester.

 

 


Ostréiculture: la difficile conversion vers les algues

 « Il fallait trouver autre chose. » Ostréiculteur depuis 1972 à Riec-sur-Belon (Finistère), Josick Thaëron a vite compris qu'il valait mieux ne pas avoir « les deux pieds dans le même sabot » (ou la même botte plutôt). « Depuis que je suis rentré dans le métier, je n'ai connu que des épizooties : chaque année, c'est un nouveau coquillage qui est touché. Il y a eu l'huître plate, l'huître creuse portugaise, et maintenant la moule ! »

« Des infrastructures communes » avec les huîtres

Le conchyliculteur en a eu marre de voir « claquer dans ses doigts un produit que vous avez bichonné pendant des années ». L'idée de se lancer « dans le végétal » lui trottait dans la tête depuis 2010. Il s'est plongé dans l'algoculture en fondant sa société (Algolesko) à Lesconil, en Pays bigouden, avec deux associés (Jakès Prat et Philippe Legorjus) en 2013.

C'est une des options de diversification en vogue au salon de la conchyliculture (qui s'est terminée hier à Vannes). « L'avantage pour les ostréiculteurs, c'est que les infrastructures sont communes avec les huîtres », résume Pierre James, un des responsables du Centre d'étude et de valorisation des algues.

L'exploitation de Josick Thaëron est la première d'envergure en Bretagne. « Nous avons commencé avec un champ de 50 hectares de saccharina latissima (une algue brune comestible), avant de tripler la surface cultivée, au large de Lesconil. » Un projet concrétisé non sans remous. « Il a fallu soulever tous les préjugés en organisant des réunions publiques avec les plaisanciers, les pêcheurs... »

Levée de boucliers

Mais c'est à Moëlan-sur-Mer (Finistère) que le président d'Algolesko a le plus « bataillé ». « J'ai obtenu l'autorisation préfectorale d'exploiter le territoire maritime sur 200 hectares en 2014. Mais sept associations ont déposé un recours devant le tribunal administratif. » Les bouts des bouées coupés à répétition l'auraient de toute façon découragé. « J'ai tenu cinq mois. »

 

Josick Thaëron espère rentabiliser ses 400.000 euros d'investissement d'ici à 2017. « Notre but c'est d'atteindre 100 tonnes par an, mais nous n'y sommes pas encore. » Et surtout : « Il faut trouver les industriels intéressés pour intégrer les algues à leur produit alimentaire. Cela met du temps ».